En ce début d'après-midi, la cafétéria de l'hôpital Saint-Yves est bondée. Dans la file où défilaient les nombreux personnels de santé choisissant parmi les différents mets proposés à la dégustation, se trouvaient Jean et Albert. Tous deux infirmiers, l'un affecté au service de néonatologie et l'autre à la psychiatrie.
Les deux amis de longue date s'assirent à la même table en terrasse pendant leur pause.
- C'est une très belle journée ensoleillée, n'est-ce pas ? demanda Albert.
- Ça ne change pas grand-chose pour moi, je viens d'enchaîner quatorze heures en néonatologie ; il me reste encore six heures à faire, répondit Jean.
- Vraiment ! Pourquoi fais-tu autant d'heures supplémentaires au travail, mon ami ? demanda Albert après avoir versé sa purée de pois noirs sur le riz blanc accompagné de légumes.
- Comme on dit : "Le travail, c'est la liberté." Plus je travaille, plus l'argent rentre dans mon compte et plus je m'enrichis.
- Sérieusement ! rétorqua Albert, es-tu conscient que nous sommes en train d'échanger notre temps contre de l'argent ? Il n'y a que 24 heures dans une journée ! Il prit une grande gorgée de jus d'orange avant d'ajouter : à mon avis, ce n'est pas la meilleure des façons pour devenir riche !
- Peut-être, mais en travaillant plus et bien, je vais gravir les échelons de l'organigramme plus vite, tout en augmentant mon salaire.
Albert prit une grande inspiration, il marqua une pause et dit : quelle est, d'après toi, la plus grande des richesses ?
- Simple : gagner plus d'argent qu'on ne peut en dépenser, répondit Jean avec assurance.
Albert jeta un coup d'œil à sa montre.
- Ma pause se termine, mais avant de te quitter, réfléchis à cette question : à quoi ça sert de gagner beaucoup d'argent si c'est au détriment de sa santé ?
Jean acquiesça d'un hochement de la tête, puis ajouta : en effet, la santé est la plus grande des richesses, sans elle, on ne peut pas travailler et gagner accessoirement l'argent que l'on souhaite, ni profiter de ses proches. Merci Albert d'avoir ouvert mes yeux là-dessus, je vais lever le pied.
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