La gratitude et ses vertus

 La gratitude et ses vertus

Nous sommes à l’Oasis Ensoleillé, le quartier résidentiel situé dans le Sud-Est du pays. Ses habitants ont pour coutume de se réunir pour se divertir entre familles, voisins et amis le dimanche après-midi. Certains se retrouvent à la piscine publique pour jouer avec leurs progénitures, d’autres préfèrent le parc pour pique-niquer, jouer au tennis et au football ou profiter des espaces aménagés pour la culture physique.

Alors que Charles reprenait son souffle sur un banc après avoir fait son jogging pendant une heure dans le parc, son voisin Albert qui habite à trois pâtés de maisons, en profita pour venir le saluer et prendre de ses nouvelles.

    —  Charles, cher voisin ! On ne s’est pas vus depuis les funérailles de ton père. Comment ça va ? Tu tiens le coup ? dit Albert en lui serrant la main avec un grand sourire.

   — Très bien merci. On s’y habitue ; c’est la vie, il faut continuer d’avancer. Et toi, tout va bien ? demanda Charles en invitant Albert d’un signe de la tête à s’asseoir.

    — Je suis très embêté parce que ma voiture est tombée en panne vendredi dernier. Je vais devoir me réveiller tôt pour prendre les transports en commun et surtout, la réparation va me coûter une blinde. Franchement, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.

  — Relativise, mon ami ; ce sont des petits tracas qui arrivent. Il y a pire ! lança Charles en toute décontraction.

   — Tu as sans doute raison, Charles. Avec le recul, je réalise que c’est du pipi de chat par rapport à ce que tu as traversé ces dix-huit derniers mois. Comment fais-tu pour être toujours aussi résilient et détendu ?

La vie n’avait pas été clémente avec Charles pendant cette période. Après avoir passé sept ans à occuper le poste de directeur marketing dans une entreprise de vente de matériel informatique, il s’est retrouvé du jour au lendemain à la porte. La raison ? Une réduction du personnel pour insuffisance économique, dont il a fait les frais. Peu de temps après, le chômage aidant, il sombra dans une dépression sévère nécessitant une hospitalisation dans un centre psychiatrique où il passa trois mois. Finalement, une crise cardiaque foudroyante lui enleva son père dont il était très proche.

  — Albert… dit Charles en marquant une pause pour mieux organiser sa pensée. Assez souvent, nous prenons pour acquis un travail, la santé ou un être cher ; mais nous finissons par reconnaître leur importance quand ils ne sont plus là. Il serait préférable que nous apprenions à apprécier à leur juste valeur toutes ces choses et ces personnes qui rendent notre vie meilleure. Pratiquons la gratitude !

Albert fixa Charles de manière circonspecte, avant d’ajouter :

   — Pardonne-moi, Charles, mais j’ai du mal à croire que la pratique seule de la gratitude expliquerait le fait que tu aies un mental d’acier, sois si optimiste, charismatique, débordant d’énergie et surtout que tu aies pu lancer ta propre entreprise en ligne qui te permet de vivre plus confortablement qu’avant, vu la Mercedes G-Wagon flambant neuve que tu conduis.

Charles esquissa un sourire en coin.

  — Mon ami, la science a prouvé que la pratique régulière de la gratitude favorise le renforcement du système immunitaire, contribuant à une bonne santé en général, tant physique que mentale.

   — Vraiment ! s’exclama Albert

  — D’autant plus, la pratique régulière de la gratitude permet une amélioration dans la vie sociale en favorisant une connexion plus profonde dans les relations interpersonnelles, d’où ses pratiquants sont plus optimistes et plus résilients face à l’adversité.

Albert écarquilla les yeux.

    — C’est intéressant, tout ça ; mais qu’en est-il du succès dans les affaires ? demanda-t-il.

— Tu sais Albert, ce sur quoi tu te concentres prend de l’ampleur. Ainsi, si tu te concentres sur toutes les bonnes choses dans ta vie, tu en auras davantage. En étant déjà reconnaissant pour ton salaire, aussi minime soit-il, l’Univers t’exposera à des opportunités susceptibles de te faire gagner encore plus.

Albert hocha la tête en guise d’acquiescement.

  — Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Merci beaucoup, Charles. Je vais m’appliquer pour faire de la gratitude une habitude.